En Suisse, nous travaillons avec des enfants vivant dans des centres de requérants d’asile et soutenons les professionnels dans le domaine avec des informations, des formations et un pôle spécialement conçu à cet effet. Dans cette interview, Nina Hössli, responsable des projets suisses, explique comment nous atteignons les enfants en Suisse malgré la COVID-19 et l’importance qu’occupe une quarantaine box dans ce contexte.
Ce pôle est-il donc uniquement destiné aux professionnels?
Oui et non. Il est vrai que le contenu s’adresse avant tout aux autorités, aux organisations spécialisées et au personnel des centres de requérants d’asile. Cependant, il y a aussi des sujets qui s’adressent directement aux parents réfugiés et donc aussi aux enfants et aux jeunes – et ce dans plus de 30 langues! Le personnel des centres de requérants d’asile peut ainsi également rendre ces informations accessibles aux familles réfugiées de manière simple et numérique.
Travaillez-vous aussi avec d’autres organisations d’aide pour ce pôle?
Il existe effectivement une collaboration, qui s’avère aussi bénéfique dans ce domaine. Nous ne voulons pas seulement attirer l’attention sur ce que nous avons à offrir, mais aussi sur le travail des autres dans des domaines importants tels que la santé mentale. Par exemple, nous avons un calendrier dans lequel nous publions nos événements et ceux d’autres organisations au sujet de l’asile et de la migration. Il s’agit d’un service important pour les professionnels.
Quelle est votre situation actuelle?
Nous nous trouvons aujourd’hui dans la deuxième vague de la pandémie en Suisse. Nous avons réagi à la situation en développant une nouvelle offre: la «quarantaine box». Malheureusement, comme partout ailleurs, les familles doivent être mises en quarantaine dans de nombreux centres de requérants d’asile. Dans les centres, les familles ne disposent alors généralement que d’une seule chambre, qui n’est pas conçue pour que les familles avec enfants passent plus de 10 jours sans sortir. L’idée de la box est de fournir aux centres de requérants d’asile des jouets, du matériel de bricolage et des instructions (basés sur notre kit d’apprentissage et de jeu du printemps). Ainsi, les familles avec enfants reçoivent des jeux et des instructions d’activités adaptés, ce qui donne aux enfants de quoi s’occuper durant cette période.
Les enfants qui ne sont pas en quarantaine n’ont pas droit à la box?
Bien sûr qu’ils y ont le droit. Tout d’abord, nous espérons que le nombre de familles en quarantaine soit le plus faible possible. S’il reste des jouets et du matériel de bricolage dans les centres, nous voulons que les enfants qui ne sont pas en quarantaine puissent également y avoir accès. Même sans la pandémie, les centres ne disposent pas d’une pléthore de temps et de ressources pour la garde des enfants. Nos kits d’apprentissage et de jeu du printemps sont encore nécessaires d’une part parce qu’il y a peu de ressources et d’autre part, parce que les kits proposent de très bonnes activités. Ils sont par ailleurs également disponibles gratuitement et accessibles à tous.
Dans quelle mesure la pandémie a-t-elle affecté votre travail?
Actuellement, cela varie beaucoup en fonction de la situation et du lieu. Au printemps, nous n’avions presque plus accès aux centres et nous ne pouvions plus faire nos coachings et nos formations. Lorsque les centres ont rouvert, nous avons pu poursuivre la formation et l’encadrement du personnel. Nous sommes actuellement en mesure d’offrir nos services habituels dans certains centres, mais dans d’autres, nous ne pouvons qu’intervenir pour faire face à la Covid-19 en proposant par exemple la quarantaine box. Pour nous, il est important que même dans de telles circonstances, les enfants aient une distraction, qu’ils puissent simplement «être des enfants» et être soutenus.