Les enfants à Beyrouth : angoisse et cauchemars

« Certains enfants peuvent même développer un sentiment de culpabilité parce qu’ils pensent que ce qu’ils faisaient au moment de l’explosion a déclenché l’explosion », poursuit M. Dybdal. « Il s’agit pour la plupart de jeunes enfants qui peuvent encore avoir une façon naïve de penser. Les enfants plus âgés peuvent se sentir coupables parce que leurs parents sont tristes, en colère ou confus ». Des études ont montré que 16 mois après une grande explosion dans un entrepôt de feux d’artifice au Danemark en 2004, les enfants souffraient encore d’effets psychologiques négatifs. Par exemple, les jeunes enfants (23 %) étaient plus susceptibles d’être effrayés que les enfants plus âgés (11 %) lorsqu’ils rencontraient des personnes qui leur rappelaient l’événement. De plus, les enfants évitaient consciemment ces personnes.

Les réunions avec les parents après l’explosion sont importantes

Dybdal explique : « L’explosion à Beyrouth est un incident similaire à celui qui s’est produit au Danemark. Les enfants ne peuvent pas diriger leur colère contre quiconque. De nombreuses personnes ont été blessées par l’explosion à Beyrouth. Les enfants doivent comprendre cela et être rassurés, par exemple en leur expliquant que désormais les médecins aident les gens ». Selon des études, les enfants se sentent toujours plus en sécurité après un incident majeur lorsqu’ils sont avec leurs parents ou leurs proches. Il est donc crucial que les enfants qui ont été séparés de leurs parents par l’explosion soient réunis avec eux le plus rapidement possible. Pour les aider à surmonter un incident critique, il est important que les parents leur apportent un soutien, des informations et un sentiment de sécurité. Malheureusement, il est probable que de nombreux enfants au Liban étaient déjà stressés avant l’explosion, car le pays a connu des troubles et un effondrement économique. Un demi-million d’enfants dans la région de Beyrouth se trouvent dans une situation précaire en conséquence.