Impact sur le détresse des enfants 26 pour cent des filles et 16 pour cent des garçons montreraient des signes de dépression. Ils seraient inquiets, dormiraient mal ou feraient des cauchemars. Une grande partie de ce qui faisait leur joie auparavant serait devenu impossible.
Un an après la prise de pouvoir des talibans, les enfants vont mal – en particulier les petites filles. C’est ce qu’expose un nouveau rapport de Save the Children. De plus en plus d’enfants sont en proie à la faim ainsi qu’à la détresse psychologique et ne peuvent plus aller à l’école.
Husnia, 6 ans, et Hakimah, 4 ans, ont perdu leur petite sœur faute de services médicaux en Afghanistan.
Suite au retour des talibans à la tête du pays le 15 août 2021, des aides internationales de plusieurs milliards d’euros ont été suspendues et des réserves de change, gelées; le système bancaire s’est effondré. À la crise économique s’est ajoutée la sécheresse la plus grave subie en 30 ans. Ces circonstances ont des répercussions considérables, dont fait état le prochain rapport, «Breaking point: Life for children one year since the Taliban takeover». Les informations et les récits provenant d’enfants ainsi que de leurs responsables issus de quelque 1450 foyers ont alimenté l’étude réalisée en mai et juin 2022.
Environ 97 pour cent des familles se sont déclarées incapables de nourrir suffisamment leurs enfants – et dans ce cas les filles consomment moins de nourriture que les garçons. Près de 80 pour cent des enfants interrogés ont rapporté s’être couchés la faim au ventre les mois précédents. Neuf filles sur dix sont inquiètes car elles n’ont guère l’énergie d’apprendre, de jouer ou d’accomplir leurs tâches quotidiennes.
Ce qui a lieu en Afghanistan, ce n’est pas seulement une crise humanitaire; c’est une catastrophe pour les droits des enfants. L’année écoulée, la vie est devenue très dure pour les enfants – et les filles sont les plus lésées. La solution ne peut résider uniquement en Afghanistan; elle repose aussi entre les mains de la communauté des États. Si celle-ci ne fournit pas sans délai des fonds humanitaires et ne trouve pas sur-le-champ un moyen de soutenir l’économie ainsi que de ranimer le système bancaire, c’est l’enfance d’autres petites filles et petits garçons qui leur sera ainsi volée.
Une adolescente qui n’a qu’un seul souhait: pouvoir retourner à l’école
Âgée de 15 ans, Parishad vit dans le Nord de l’Afghanistan et ne peut se rendre à l’école, car l’argent manque pour acheter des livres et des cahiers. Sa famille s’étant également trouvée dans l’incapacité de payer le loyer, le propriétaire a proposé d’acheter un des enfants. Les parents ont refusé et dû quitter l’appartement. Save the Children apporte aujourd’hui à cette famille une aide financière qu’elle peut dépenser selon ses besoins.
Certains jours, mon père ne peut pas rapporter de nourriture et mes frères se réveillent la nuit, affamés. Je ne mange presque pas, mais laisse tout à mes frères et sœurs. Quand je vois d’autres filles aller à l’école, j’aimerais pouvoir, moi aussi. Je ne supporte plus tout cela. Et je ne peux rien y faire.
Depuis 1976, Save the Children vient en aide à des collectivités dans tout l’Afghanistan et défend les droits des enfants même en temps de conflit, de changement de régime ou de catastrophe naturelle. Notre organisation de soutien aux droits des enfants mène des programmes dans neuf provinces et dispose de partenaires avec lesquels elle collabore dans six autres provinces. En août 2021, Save the Children a une nouvelle fois étendu son aide. Notre organisation œuvre dans les domaines suivants: la santé, l’éducation, la protection des enfants, l’eau, l’hygiène et les installations sanitaires ainsi que la sécurité alimentaire et la sécurité des moyens de subsistance. Depuis septembre 2021, Save the Children a offert son appui à plus de 2,5 millions de personnes, dont 1,4 million d’enfants.